Satya Nadella, le directeur général à l’origine du projet d’acquisition d’Activision par Microsoft pour 75 milliards de dollars, a tenté une dernière fois de sauver l’opération dans une salle de justice de San Francisco hier.
Si le juge se prononce en faveur de la Commission fédérale du commerce, il est presque certain que l’acquisition de la société de jeux d’argent échouera. L’agence demande une injonction préliminaire pour empêcher la conclusion de l’opération, alors qu’elle poursuit une affaire parallèle devant un tribunal administratif.
Au cours de l’audience, les partisans de l’accord ont repris espoir. La juge Jacqueline Scott Corley a interrogé à plusieurs reprises un témoin expert cité par la Commission fédérale du commerce (FTC). Elle a également interrompu à plusieurs reprises l’avocat de l’agence pendant son interrogatoire et a demandé à un cadre de Microsoft de déclarer sous serment que la société accorderait à la PlayStation de Sony une licence de dix ans pour le jeu le plus populaire d’Activision, Call of Duty – un point central de l’affaire.
Si la FTC se voit refuser sa demande d’injonction provisoire, cela remettrait en question l’affaire traitée séparément. Au début de l’année, l’agence a renoncé à poursuivre son action contre Meta après avoir échoué à obtenir une injonction provisoire bloquant l’achat par cette société de la société de jeux de réalité virtuelle Within.
Si l’affaire Activision aboutissait à un résultat similaire, l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés serait le seul régulateur à s’opposer à l’opération. Les plaidoiries finales dans l’affaire américaine sont attendues aujourd’hui, et une décision pourrait être rendue dès lundi.
Le directeur général de Microsoft, Satya Nadella, a profité de sa comparution de 40 minutes devant le tribunal fédéral pour rappeler que son grand rival Sony cherchait à bloquer l’accord pour des raisons de concurrence, et non parce qu’il craignait réellement de perdre l’accès aux titres d’Activision. M. Nadella a déclaré qu’il garantirait “à 100 %” que Microsoft rendrait Call of Duty disponible sur PlayStation, et qu’il n’y avait “aucun sens économique et stratégique” à limiter le jeu à la console Xbox de son entreprise.
L’acteur dominant a défini la concurrence sur le marché à l’aide d’exclusivités, et c’est le monde dans lequel nous vivons. Je n’aime pas ce monde. – Satya Nadella, PDG de Microsoft (en référence à Sony Playstation)
Une grande partie de l’audience a tourné autour de questions techniques relatives au marché des jeux vidéo – la FTC affirmant que Microsoft aurait trop de poids en termes de consoles de jeu à haute performance(Xbox et PlayStation) – et aux marchés distincts des services d’abonnement multi-jeux et de la diffusion en nuage (cloud streaming).
Microsoft a cherché à se positionner comme le troisième acteur d’un marché des consoles plus vaste, qui comprend également la Switch de Nintendo. En outre, plut?t que des marchés distincts, la société affirme que son service d’abonnement Game Pass n’est qu’un moyen alternatif de payer les jeux, tandis que le streaming en nuage est une caractéristique du jeu sur console.
Les partisans de l’accord ont manifesté un soutien mitigé à l’égard de la diffusion de jeux par abonnement. Bobby Kotick, directeur général d’Activision, a déclaré devant le tribunal que ces services (qui permettent aux joueurs d’accéder à une bibliothèque de jeux pour un prix fixe) “dégradent l’économie” des jeux. Rappelant les pertes engendrées par les guerres de streaming vidéo à Hollywood, il a ajouté : “J’ai une réticence générale à l’égard de cette idée”.
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